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De même que John Crichton, l’astronaute de Farscape (Nine Network/Sci-Fi, 1999-2003) cherchant à résoudre le mystère des trous de ver pour rentrer chez lui, nous autres chercheur.se.s, nous cherchons. Des financements, surtout, mais parfois aussi des réponses à nos questions. Voilà trois ans et demi que je cherchais dans le cadre de ma thèse portant sur l’unité narrative des séries télévisées contemporaines. Il y a quelque mois, à ma grande surprise, j’ai trouvé. En l’occurrence, je l’ai trouvée, l’unité. Elle n’est pas apparue dans un concept théorique que j’aurais fabriqué de toutes pièces. Elle était là, depuis le début, omniprésente. Je veux parler de la notion de mythologie (au sens de « la mythologie d’une série télévisée »). Une notion employée par les sériephiles et les critiques, reprise par les universitaires sans chercher à la définir. Depuis quelques années, le vide théorique autour de la notion de mythologie m’intriguait. Comment le terme, proposé vraisemblablement par Chris Carter, le créateur de The X-Files (Fox, 1993-2002), pouvait-il s’être infiltré dans la majorité des discours sur les séries en ayant échappé à toute réflexion ?
Ce billet sans spoilers majeurs anticipe sur une partie importante de ma thèse, et rassemble mes observations sur le sujet, l’avis de quelques collègues ainsi que des sériephiles à qui j’ai posé la question ; je tenterai aussi d’y apporter une première définition. Il est assez long, car riche de citations, d’extraits de conversations et sondages informels sur Twitter et Facebook : en effet, avant d’en appeler à la brigade théorique, il semble qu’il faille, pour comprendre mythologie, choisir une approche empirique. L’animal est sauvage et mystérieux, et c’est sur son terrain que nous devrons nous aventurer pour le comprendre, armés de la théorie des mondes possibles, d’un bon moteur de recherche et de quelques .gif animés de Farscape.
Cette réflexion a été entamée sur la base d’une idée développée par Vladimir Lifschutz, actuellement doctorant à Lyon 2 sous la co-direction de Martin Barnier et Jean-Pierre Esquenazi. Vladimir est en quelque sorte mon doppelgänger théorique puisque, là où je travaille sur la capacité d’une série à se construire dans une perspective téléologique, à s’orienter dès ses prémisses vers une fin promise pour constituer une unité narrative d’un genre nouveau, lui s’intéresse à « ses moyens fictionnels [pour lutter] contre la fin et l’oubli », à la façon dont la série joue avec le temps qui paradoxalement est son pire ennemi. Nos questionnements se rejoignent en empruntant des chemins parallèles.
Attention : légers spoilers sur les fins de Battlestar Galactica, Babylon 5, Scrubs, Fringe.
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[Ce billet résume une communication donnée à la journée doctorale de l’AFECCAV, à Paris, le 7 septembre 2013, et s’en écarte en présentant en détail une méthodologie.]
Dans le cadre de ma thèse portant sur la complexité narrative des séries télévisées, je me suis lancé dans une étude de réception autour de la série Fringe (Fox, 2008-2013). Arrivée au terme de ses cinq saisons, elle a tiré sa révérence selon ses termes le 18 janvier 2013. 24 heures plus tard, j’étais sur le réseau de microblogging Tumblr pour récolter les réactions des utilisateurs. Ce billet est une tentative d’explorer la méthodologie requise pour l’analyse d’un flux sur Tumblr : en effet, j’ai été bien incapable de trouver une méthodologie toute faite, car peu de chercheurs semblent s’intéresser à Tumblr. On va d’abord parler technique, et j’analyserai ensuite brièvement les résultats que j’ai pu récolter. Attention, quelques spoilers sur la série se baladent dans ce billet. Lire la suite S01E04 – The Tumblr kind
« It’s the character, stupid » – Ronald D. Moore, parlant de la fin controversée de Battlestar Galactica (si l’on en croit la légende). Les personnages sont l’élément le plus important d’une histoire. L’intrigue? On l’expliquera avec un deus ex machina et deux-trois éléments de science-friction.
J’ai mis du temps à accepter l’idée que les personnages puissent avoir autant d’importance. J’ai longtemps été un lecteur, un spectateur obsédé par l’intrigue. Je pratique toujours, à mon niveau, ce qu’on appelle l’herméneutique : l’art d’interpréter. Lost m’a ainsi obsédé pendant des années. Je faisais partie de ces fans qui sillonaient les forums pour échanger des théories. Puis, lors des deux dernières saisons, j’ai compris que le dénouement de Lost ne viendrait pas de son intrigue, mais de ses personnages. Le dénouement d’une relation humaine, d’une quête d’identité, voilà quelque chose qui était encore nouveau pour moi, et que Fringe m’a vraiment poussé à apprécier, Fringe et sa satanée tulipe blanche.
La série est-elle un récit ?
Derrière cette question digne du Point (les séries, qui sont-elles, quels sont leurs réseaux ?) se cache une de mes principales obsessions quand j’étudie les séries télévisées : peut-on analyser certaines séries télévisées comme proposant un grand récit unifié et cohérent ? C’était l’objet d’une communication donnée lors de la journée d’études « Enjeux méthodologiques des séries télévisées » – sous-entendu, « comment diable fait-on pour analyser Game of Thrones, Grey’s Anatomy, Braquo et Plus belle la vie ? »* Lire la suite S01E02 – The Deconstruction of falling stars